« L’AFFAIRE ASSANGE, histoire d’une persécution politique » met les pendules à l’heure

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« L’AFFAIRE ASSANGE, histoire d’une persécution politique » met les pendules à l’heure

« L’AFFAIRE ASSANGE, histoire d’une persécution politique » de Nils Melzer, publié chez les Éditions Critiques. Voici un livre important, qui sera très utile pour informer le public sur la persécution et la torture de Julian Assange en Angleterre.

Il remet les pendules à l’heure sur les accusations portées contre le journaliste australien.

L’auteur, Nils Melzer, est une référence mondiale dans son domaine. Il a été rapporteur spécial à l’ONU pour les droits de l’homme pendant des années. 

Depuis 2019, il a mis son expertise au service de la défense de Julian Assange, après avoir été sollicité par l’entourage de ce dernier.

C’est notamment lui qui a tiré la sonnette d’alarme en 2019, aux côtés de plusieurs médecins reconnus, sur la torture psychologique permanente que subissait Julian Assange dans la prison de Belmarsh en Angleterre.

Il ne se prive pas non plus pour dénoncer l’hypocrisie des États-Unis et des pays occidentaux :

« Le gouvernement américain justifie la diffamation, l’humiliation et l’intimidation contre Julian Assange en invoquant la liberté d’expression. Mais lorsqu’Assange révèle des preuves de crimes de guerre, de tortures ou de corruption, la liberté cesse soudainement de s’appliquer. »

Prendre de conscience

Dans son livre, Nils Melzer relate son expérience face à cette affaire dramatique, pas à pas. Il fait le choix d’un récit à la première personne, immersif et particulièrement honnête.

Un des passages les plus touchants du livre est l’aveu du fait qu’avant de s’intéresser de plus près à l’affaire, il avait en réalité une opinion très négative de Julian Assange, le prenant volontiers pour un narcissique, un violeur, un irresponsable, etc.

En tant qu’homme pourtant instruit et expert dans son domaine, il avoue lui-même donc avoir été berné par les médias à ce sujet. Il va même jusqu’à décrire le bouleversement profond qu’a suscité en lui la prise de conscience de son propre aveuglement :

« Je commençai lentement à prendre conscience des préjugés qui avaient obscurci mon jugement et m’avaient conduit à rejeter sommairement l’appel initial d’Assange, trois mois plus tôt. Ce qui me troublait le plus, c’était l’aisance bien-pensante et la certitude inébranlable avec lesquelles j’avais accepté comme un fait incontestable un récit largement non corroboré. »

Un cri d’alarme

Nous sommes frappés, à la lecture du livre, par l’honnêteté de l’auteur, et par le soin qu’il apporte au moindre détail de son expérience. Il détaille sa rencontre avec Julian Assange dans la prison de Belmarsh, où ce dernier est enfermé depuis mai 2019. Il détaille les conditions inhumaines de la détention de Julian Assange, la torture psychologique qu’il subit dans sa cellule de 6 m2, les efforts répétés des autorités britanniques pour empêcher la défense de s’organiser, etc.

Finalement, c’est un cri d’alarme que lance Nils Melzer. Si nous ne faisons rien, Julian Assange va se faire extrader aux États-Unis et mourir dans une prison américaine. Pour avoir simplement fait son travail de journaliste.

Si la persécution d’Assange ne prend pas fin, on peut affirmer que la liberté d’informer est grandement menacée en Occident, par ceux-là mêmes qui prétendent donner l’exemple en matière de droits de l’homme.

Comme le très bien dit Nils Melzer, « la criminalisation de ses publications crée un dangereux précédent pour le journalisme d’enquête dans son ensemble ».

Ce livre est de salubrité publique. Il gênera aussi les mauvaises consciences de ceux qui n’ont rien dit face à ce qu’on peut légitimement considérer comme l’affaire Dreyfus du 21e siècle.


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