Intervention d’E. Macron, un bilan avec du recul

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Intervention d’E. Macron, un bilan avec du recul

Il y a 10 jours, E. Macron s’est exprimé pendant deux heures sur diverses questions le préoccupant. Revenons à l’essentiel du discours et notamment la jeunesse, la natalité, les récents scandales médiatiques et les conflits internationaux.

La jeunesse

Quelques questions liées à la jeunesse ont été abordées par Macron, cependant, elles n’ont pas toujours été des plus pertinentes, ni des plus importantes. À l’heure où l’école publique est en ruine, que les enseignants ne sont ni remplacés, ni correctement recrutés par les rectorats, le Président se montre favorable à l’apprentissage de La Marseillaise dès l’école primaire, soulignant l’importance de cultiver le “patriotisme”. Pourtant, celui-ci ne découle pas de l’apprentissage forcé des symboles nationaux, mais plutôt de l’accès à un environnement de vie agréable pour tous.

Hypocrisie habituelle d’un gouvernement pleurant le sort d’une Éducation nationale qu’il a lui-même mise à genoux.

Et puis, toujours dans une approche d’un patriotisme forcé, Macron a également évoqué sa volonté de généraliser le Service National Universel (SNU) dès la classe de seconde, actuellement en phase de test.

S’il y a bien une idée qui aurait pu être bonne, c’est celle d’inclure des cours de théâtre permettant redonner confiance aux collégiens et plus largement visant à renforcer l’oralité. Cependant, quand les recrutements se font en job-dating et que « les absences ne sont pas sérieusement remplacées » comme l’a dit la nouvelle ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra, il est évident que la mise en place de ces cours de théâtre s’ajoutera à la longue liste des échecs du gouvernement macroniste.

Ce n’est évidemment pas tout : dans la catégorie des idées foireuses, nous avons aussi le souhait de généraliser la tenue unique – pour ne pas appeler ça « un uniforme » – à partir de la rentrée 2026. Cette mesure, qui suscite des débats, est présentée comme un moyen de défendre l’égalité entre les élèves. Cependant, il est évident que c’est masquer ces inégalités plutôt que lutter contre celles-ci.

La natalité

La question de la natalité préoccupe beaucoup Macron puisqu’il a évoqué l’idée d’un « réarmement démographique » et envisage un plan pour encourager les naissances.

La décision de ne pas procréer découle assurément de plusieurs préoccupations sérieuses qui sont liées aux enjeux sociaux actuels. Le capitalisme se manifeste à travers la hausse des coûts, allant des produits de première nécessité comme les couches jusqu’aux services comme les crèches. Situation qui crée un environnement où les dépenses liées à la parentalité sont de plus en plus élevées, rendant la perspective d’avoir des enfants financièrement contraignante. Sans oublier qu’un enfant est la responsabilité d’une vie : il vaut mieux être dans les meilleures conditions possibles pour s’y engager. Ces conditions étant liées à la sécurité financière, à un travail digne et un environnement de vie stable et sans pollution.

Autant de choses que, finalement, un gouvernement capitaliste et libéral n’est pas capable de mettre en œuvre. Cela est confirmé dans la suite du discours concernant le congé parental. En effet, la Macronie, fidèle à elle-même, n’a toujours pas compris qu’écourter le congé parental et changer son nom donnent encore moins envie de procréer. Le congé parental actuel (d’une durée de trois ans) ne sera donc pas remplacé par un congé de naissance de six mois, avec – si l’on veut y croire – une meilleure rémunération. Si cette promesse est aussi vraie que celles qui ont été faites concernant les retraites, alors il est certain que la rémunération sera autant en chute libre que son gouvernement.

Entre scandales et conflits : le reste du bilan en bref

Sur les derniers scandales médiatiques, Macron est revenu sur le cas d’Amélie Oudéa-Castéra et dit se montrer indulgent concernant ses propos sur l’école publique dont la cause de la ruine n’est autre que le gouvernement actuel. Quant à Gérard Depardieu, on notera qu’il n’a « aucun regret d’avoir défendu la présomption d’innocence » alors que c’est une notion juridique qui a sa place seulement au tribunal et non pas dans l’opinion très personnelle du président de la République. Il a malgré tout le culot d’évoquer son regret de « ne pas avoir assez dit que la parole des femmes est importante ».


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