Les élections aux CROUS se sont tenues en ligne entre le 6 et le 10 décembre.
Pour le moins, la crise sanitaire n’a pas simplifié la tâche des différentes organisations étudiantes. À l’occasion, le CNOUS a fait quelques économies sur la démocratie étudiante, en diminuant de moitié le budget alloué aux syndicats étudiants participants aux élections. Ajoutons que les votes se font à présent sur internet et non plus physiquement comme toute élection sérieuse. Vous avez là le cocktail parfait pour une abstention record.
93 % d’abstention
Cela ne sert pas les intérêts de tous les étudiants. En effet, même si le poids politique des étudiants dans le conseil d’administration des CROUS n’a fait que diminuer, ces conseils demeurent des lieux importants. Ils prennent des décisions sur l’accès à la restauration, ou sur les logements étudiants. À l’origine les étudiants et le personnel composaient 50 % du conseil, aujourd’hui moins de 16 %.
Pourtant, des élus étudiants peuvent obtenir de belles victoires locales. Comme à Angers où l’UNEF a obtenu la construction de 400 logements étudiants à la rentrée prochaine. Au contraire, des organisations comme la FAGE participent à l’affaiblissement de la démocratie étudiante et à la précarisation des étudiants. En raison de leurs discours et leurs stratégies, elles dépolitisent ces conseils, qui se transforment en simple chambre d’enregistrement.
La FAGE s’affaiblit
Les résultats montrent un effondrement de la FAGE qui perd 16 élus et se retrouve à 69 élus. La FAGE paie sa structuration « corporatiste » mise à mal par la pandémie.
Les syndicats étudiants « de luttes » se maintiennent et gagnent même de nouveaux élus. L’UNEF se maintient malgré les scissions (51 élus), l’Alternative atteint 30 élus. Ces élections témoignent plus d’une défaite de la FAGE, que d’une victoire des syndicats étudiants. Cela se traduit par une participation qui descend à un peu plus de 6 % du corps électoral.
Espérons que les futures mobilisations étudiantes redonnent un sens à ces élections et confirment le regain du syndicalisme sur le corporatisme.