Année scolaire: le gouvernement au radar

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Année scolaire: le gouvernement au radar

Le 4 janvier , les cours d’écoles de collège avaient le plaisir de se remplir à nouveau de  tous leurs élèves. Ce n’était pas le cas des lycées qui ont repris des formes d’enseignement hybride mélangeant distanciel et présentiel, avec de fortes différences en fonction des lycées. 

Seulement un tiers des lycées ont choisi de maintenir à 100 % les cours en présentiel, majoritairement des lycées professionnels, où beaucoup de cours se déroulent en ateliers, avec un nombre d’élèves limité. Mais la question que tout le corps enseignant ainsi que les lycéens se posent est : quand est-il de la suite ? 

Des promesses de reprises intenables

Le mardi 24 novembre dernier Emmanuel Macron a annoncé la reprise des cours totalement en présentiel pour les lycées le 20 janvier. Il est suivi de Jean Michel Blanquer qui assure que le «  maximum » serait fait «  pour que cette échéance soit tenue », en fonction, «  évidemment », des chiffres de l’épidémie.

Le ministère n’exclut pas de revenir encore une fois au cas par cas : «  Si les choses devaient s’aggraver dans certains départements, on pourrait prendre des mesures spécifiques. À ce stade, cependant, ce n’est pas envisagé ». Le gouvernement ne semble donc pas dévier de sa “stratégie” de navigation à vue, risquant une fois de plus d’aggraver les inégalités entre établissements et élèves.

Malgré toutes ces promesses qui risquent fortement de ne pas être tenues au vu de la troisième vague qui pourrait advenir, les demandes de recrutement massif d’enseignant pour faciliter le travail en demi-classe demandé par les organisations et syndicats lycéens et professionnels, ne sont toujours pas à l’ordre du jour, alors que les bénéfices des enseignements à effectif réduit sont unanimement salués par professeurs et élèves. 

A l’heure actuelle donc, difficile de voir quel est le cap du gouvernement concernant les conditions d’études, d’autant plus avec la possibilité d’un allongement des vacances d’hiver en cas de troisième vague.

Un calendrier du baccalauréat incertain

Bien que le ministère ait annulé les épreuves de contrôle continu pour cette année en raison de la situation très exceptionnelle dans laquelle l’enseignement secondaire est plongé, le calendrier ne semble pas plus changer. 

En effet, les épreuves d’enseignement de spécialités prévues du 15 au 17 mars sont, elles, maintenues. Cela, même si les syndicats (et notamment celui des inspecteurs d’académie) alarment sur l’inégalité des élèves devant ces épreuves. 

Les élèves ayant  bénéficié de plus de cours en présentiel à ce moment-là de l’année (en fonction de l’alternance entre présentiel et distanciel) seront en effet avantagés. Ici aussi, c’est l’impréparation et la précipitation qui caractérise la “stratégie” gouvernementale:  le gouvernement va pouvoir adapter les modalités du baccalauréat 2021 et d’autres examens en fonction de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 jusqu’à deux semaines avant le début des épreuves, grâce à une ordonnance publiée au Journal officiel. 

A l’heure actuelle donc, difficile pour les lycéennes et lycéens de savoir à quelle sera la tonalité du baccalauréat, bien que le gouvernement semble sans surprise tout faire pour préparer les esprits à une forte dominante de contrôle continu. 

Le calendrier Parcoursup lui reste inchangé alors même que celui-ci sera certainement cette année  d’autant plus stressant pour les lycéens, ceux-ci devant remplir leurs vœux en ayant bénéficié de moins d’heures d’accompagnement et pour certains, n’ayant pas eu droit à la visites des lieux  d’enseignements supérieure, traditionnellement organisé par les établissements. Le fiasco de l’année dernière semble se répéter et ne présage pas une valorisation des diplômes des terminales de l’année 2020, et pas non une entrée dans l’enseignement supérieur dans les meilleures conditions possibles. 

Ainsi, en cette rentrée, difficile pour les élèves de se projeter. Le gouvernement ne semble avoir tiré aucune leçon de l’année passée et continue à prendre des décisions de dernière minute, mettant une fois de plus l’avenir des jeunes en danger. Une impréparation qui tranche fortement avec la fermeté avec laquelle le gouvernement maintient coûte que coûte le calendrier de Parcoursup.


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