On apprend mieux en stages qu’en cours : FAUX
Cet argument sert à justifier l’augmentation des semaines de stages et la suppression des heures de cours. Pour apprendre un métier, le plus simple serait de regarder faire quelqu’un et de reproduire.
Pourtant, un métier ne peut pas se résumer à la répétition de gestes techniques. Derrière ces gestes, il y a un savoir-faire et des connaissances théoriques qu’il y a besoin d’apprendre en classe. Aussi, un stage apprend à utiliser des outils professionnels qu’on ne retrouve pas forcément dans toutes les entreprises. Ce n’est donc pas parce qu’on a appris à faire une tâche dans une entreprise en stage que l’on pourra la reproduire partout ailleurs.
Les enseignements professionnels permettent, eux, d’apprendre à travailler avec une pluralité d’outils et de machines. De plus, il arrive souvent que les stages ne forment pas vraiment au métier auquel l’élève se destine. En mécanique automobile par exemple, un stagiaire va souvent changer des roues toute la journée. Pourtant, le métier de mécanicien automobile est bien plus complexe : relation client, devis, diagnostique sur la voiture, réparations variées… C’est la même chose dans la vente.
Les stagiaires feront du rayonnage et du nettoyage des surfaces alors que le métier comporte surtout de la gestion de stock, des commandes et de la relation client. Pour résumer, les enseignements professionnels sont essentiels pour apprendre un métier et les stages doivent servir à les appliquer sur le terrain.
Avec la réforme, il y aura 1H30 de français et de maths en plus par semaine : FAUX
C’est une grande arnaque que le gouvernement répète en boucle pour ne pas assumer qu’il supprime des heures de cours.
Il est vrai qu’il va rajouter des heures d’histoire, de français et de mathématiques en année de terminale. Mais il va supprimer encore plus d’heures d’accompagnement personnalisé (AP) qui permettaient de faire du soutien dans les mêmes matières. À l’arrivée, il y aura moins d’heures où les lycéens professionnels feront des maths et du français.
De plus, comme l’année de terminale passera de 26 à 22 semaines de cours, il y aura plus d’heures par semaine. C’est cela qui permet au gouvernement d’affirmer que les élèves auront 1H30 de mathématiques et de français en plus par semaine, mais c’est une illusion !
La réforme va faire fermer des filières et des lycées : VRAI
C’est un objectif assumé et affiché de la réforme. Le gouvernement prévoit de supprimer 15 % des filières existantes, car il considère qu’elles ne sont pas assez “insérantes”, c’est-à-dire qu’elles ne débouchent pas sur assez d’embauches. Les filières qui risquent d’être le plus touché sont les filières du commerce et de la gestion. Pourtant, ces filières embauchent encore du monde, et il y aura toujours besoin de former des gens pour ces métiers.
En les fermant, le gouvernement va permettre l’ouverture de CFA privés qui feront du profit sur ces formations. Avec ces fermetures, ce sont des lycées entiers qui pourraient disparaître, puisque certains sont spécialisés dans ces filières. Dans certaines régions, il sera donc quasi impossible de faire un bac professionnel pour se former à ces métiers. C’est une remise en cause de l’égalité des élèves sur le territoire.
Le bac professionnel doit servir à mettre au travail le plus rapidement possible : FAUX
Le gouvernement a une vision réductrice du bac professionnel. Pour lui, les élèves de lycée professionnel doivent vite arrêter les études pour aller travailler, surtout dans les filières “en tension”, c’est-à-dire celles qui sont le moins bien payé et dans lesquelles les conditions de travail sont les plus pénibles. Pourtant, le lycée professionnel forme des jeunes comme les autres, qui ne seront pas que des travailleurs, mais aussi des citoyens.
Son objectif n’est donc pas simplement de mettre les jeunes au travail immédiatement. Il doit aussi permettre aux jeunes d’approfondir leur formation, notamment en BTS et dans les autres formations supérieures, mais aussi offrir la possibilité de se réorienter vers d’autres filières et cursus. L’objectif du gouvernement avec cette réforme revient donc à nier le droit à l’avenir des lycéens.