Les éditions La Découverte ont annoncé le décès de Michel Pinçon à l’âge de 80 ans. Nos pensées se dirigent d’abord vers son épouse et collaboratrice Monique Pinçon-Charlot.
Les premiers travaux de Michel Pinçon s’attaquent à la description sociologique des modes de vie et de la transmission de la richesse au sein de la grande bourgeoisie.
À partir de 2007 il s’engage avec son épouse dans la rédaction d’une œuvre militante en mettant en lumière une reproduction du capital contre les classes populaires. De ces travaux aboutissent notamment un jeu de société, une bande dessinée, mais aussi un documentaire intimiste sur la vie et l’engagement du couple.
Michel Pinçon avait à cœur de vulgariser la recherche scientifique au service de la critique. Issu d’une famille ouvrière des Ardennes, sa position d’universitaire et de sociologue n’a jamais été déconnectée des mouvements sociaux.
Il écrivait en 2019 dans Le président des ultra-riches :
« Les provocations d’Emmanuel Macron sont cohérentes : elles expriment à la fois la personnalité d’un dominant convaincu de sa supériorité et la violence d’une politique de classe. Car, sous les mots, il y a la réalité d’une action : une offensive lancée face aux classes populaires et aux acquis de leurs luttes, où les premières sont désignées comme des coupables à mater et les secondes comme des fardeaux à supprimer. »
Michel Pinçon revendiquait la fin d’un système capitaliste intrinsèquement producteur de pauvreté et d’inégalité sociale. Son regard manquera aux luttes à venir.