L’avenir de la Fonderie de Bretagne (FDB), située à Caudan (Morbihan), reste incertain. Depuis juillet, des négociations sont en cours pour céder l’usine au fonds d’investissement allemand Private Assets, mais Renault, ancien propriétaire et principal client, refuse de garantir les volumes de commandes nécessaires à la pérennité du site.
Cette position menace directement les 300 emplois locaux et fragilise le projet de reprise, pourtant soutenu par un financement public conséquent.
Le 12 décembre, près de 400 personnes, salariés, élus locaux et représentants syndicaux, se sont mobilisées à Lorient pour dénoncer le comportement de Renault. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a critiqué le constructeur pour son “cynisme froid”, accusant l’entreprise de précipiter la désindustrialisation dans une région déjà touchée par des fermetures d’usines. Les manifestants ont également rappelé que Renault avait pris des engagements en 2022, lors de la vente initiale de l’usine à Callista Private Equity, mais qu’il semble aujourd’hui les ignorer.
La Fonderie de Bretagne produit encore des pièces essentielles pour Renault, qui représente 95 % de son chiffre d’affaires. Selon Jérôme Dupont, directeur général de FDB, il faudrait au moins 8 millions d’euros supplémentaires et un maintien des commandes pour stabiliser l’activité jusqu’en 2028. Une réunion de la dernière chance sous l’égide du ministère de l’Industrie doit se tenir dans les jours à venir, mais les salariés craignent déjà un échec des négociations.
Cela s’inscrit dans une tendance plus large de désindustrialisation massive. La possible fermeture de FDB serait une nouvelle perte pour le tissu économique breton, un “épisode de trop” dans une série de crises similaires, selon Jérôme Dupont.