Ces jeunes qui se mobilisent pour la Palestine 

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Ces jeunes qui se mobilisent pour la Palestine 

Depuis plus d’un an, les images qui nous viennent de Gaza provoquent choc et stupeur dans la jeunesse. Face à la sidération, des jeunes s’organisent pour montrer qu’une solution politique au conflit est possible. Reportage auprès des Jeunes communistes qui, de Lille à Albi, s’organisent.

Ce jour-là, difficile de les rater. Perchés sur un pont au-dessus d’un axe autoroutier d’Albi, une dizaine de Jeunes communistes du Tarn déploient une banderole revendiquant un État palestinien. « Ce qui nous a choqué, c’est le nombre de personnes qui nous ont témoigné leur soutien à travers des klaxons, des cris et des rupteurs de motos… » s’enthousiasme Capucine, participante à l’action.  « On a vu que notre action attirait beaucoup l’attention et plutôt positivement, ç’a été très motivant » reprend Jamy, lui aussi présent. Quelques jours plus tard, c’était au tour des Jeunes communistes des Hauts-de-Seine d’effectuer un tel déploiement de banderole, là aussi, autour de la reconnaissance d’un État palestinien. 

Un travail au quotidien pour la reconnaissance de l’État de Palestine

Au-delà de ces actions « coups de poing », c’est au quotidien que ces jeunes militants s’organisent pour faire signer une pétition afin que la France reconnaissance l’État de Palestine sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Devant l’université de Tours, Matteo, tract en main, va parler aux jeunes pour les convaincre de signer. Et la tâche ne semble pas très ardue pour lui. « Qu’il s’agisse de distribution de tracts en faisant signer notre pétition, de tables devant les lycées ou de porte-à-porte, les jeunes sont sensibles à cette question ». En quelques minutes, la pétition atteint plusieurs dizaines de signatures. Même son de cloche à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, où les jeunes communistes s’affairent à 7H30 devant un lycée pour obtenir des signatures. Pour Maya, « faire signer une pétition rend l’action plus vivante, et ça permet des interactions avec les lycéens, car on leur propose une action réelle, en signant la pétition. On a des discussions intéressantes et pas mal de questions ». 

À Angers, c’est par le local que passe la mobilisation. Depuis plusieurs mois, les Jeunes communistes du département mènent campagne pour que Marwan Barghouti, prisonnier politique palestinien, soit reconnu citoyen d’honneur de la mairie. Pour eux aussi la pétition est un outil central.  « En partageant cette pétition, nous nous sommes rendu compte que, bien que Marwan Barghouti soit une figure de paix entre les peuples palestiniens et israélien, il est dans la grande majorité des cas inconnu des jeunes que l’on rencontre » témoigne Anaïs, militante de la ville. Pour elle, le choix d’une revendication locale permet de montrer aux jeunes que l’on peut « s’engager dans des actions concrètes pour la Paix dans leur localité ».

Ce travail d’information sur la situation est aussi pris à bras-le-corps par les jeunes communistes de Seine-Saint-Denis, qui ont récemment organisé une conférence à Montreuil sur le sujet. Jade, militante montreuilloise raconte : « On a senti un vrai besoin d’informer sur la situation, en sortant du traitement immédiat et médiatique. On a donc organisé une conférence avec des responsables politiques, associatifs, et aussi l’ambassade de Palestine en France. L’évènement a été un succès, car on ressent vraiment le besoin de beaucoup de jeunes de se former sur ces questions, d’en savoir plus ».

« La lutte s’organise sur une pelouse de foot » 

Mais pour ceux qui ne sont pas friands des pétitions et des conférences, ces jeunes militants ont plus d’un tour dans leur sac. À Lille, c’est sur une pelouse de foot que s’organise la lutte.

« On a rassemblé plus de 250 jeunes dans un stade situé dans l’un des quartiers populaires de la ville » raconte Sarah.  « On a fait ça à l’occasion de l’accueil d’une délégation palestinienne venue de la ville de Naplouse, en Cisjordanie. C’était l’occasion de réunir les jeunes, ainsi que des associations locales autour d’une pratique sportive populaire, de récolter des fonds pour les hôpitaux palestiniens, mais surtout de réaffirmer la nécessité d’un cessez-le-feu et de la création d’un État palestinien ». 

La lutte par le sport, c’est ce que l’on fait aussi en Loire-Atlantique, où les Jeunes communistes organisent depuis plusieurs années un tournoi similaire. Gabriel, qui organise cet évènement, y voit une manière de « rassembler la jeunesse autour d’un événement sportif pour en faire un acte politique. Cela nous permet de collaborer avec nos partenaires associatifs, pour transformer la solidarité en engagement politique concret ». 

Une manière, donc, de monter que la paix et la justice sont encore possibles, et que cela ne se fera pas sans l’intervention de la jeunesse. 


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