Lundi dernier, les auto-écoles étaient en grève. Une grève rare, massive, qui a mis en lumière un problème profond : le service public de l’examen du permis est à l’abandon. Trop peu d’inspecteurs, des délais qui explosent, et des plateformes privées qui s’engouffrent dans la brèche, en faisant payer toujours plus.
Mais au fond, cette grève pose une question plus large : à qui le permis est-il accessible aujourd’hui ?
En dehors des grandes villes, ne pas avoir le permis, c’est être coincé. Pas de transports en commun, pas de train, pas de métro. Sans voiture, impossible de bosser, d’étudier, de sortir, de voir ses proches. Le permis est devenu une condition pour exister.
Et pourtant, il coûte de plus en plus cher. 2 000€, 2 500€, parfois plus. C’est un frein pour des centaines de milliers de jeunes, en particulier dans les quartiers populaires, les zones rurales, les périphéries. On parle souvent d’égalité des chances, mais l’inégalité commence là : au moment d’apprendre à conduire.
Face à ça, que propose le gouvernement ? Des aides ponctuelles, des chèques distribués aux jeunes pour aller dans des auto-écoles privées. De l’argent public versé à des entreprises à but lucratif, sans aucune garantie d’égalité ou de qualité.
Nous disons autre chose : il faut un service public de l’apprentissage de la conduite. Des auto-écoles publiques, implantées partout, avec des moniteurs formés, des examens accessibles, et la gratuité garantie pour tous les jeunes.
Ce n’est pas une utopie. C’est une réponse concrète à un besoin vital. Parce que la liberté de se déplacer ne peut pas dépendre de ton lieu de naissance ou du revenu de tes parents.
Le MJCF portera cette exigence. Pour une jeunesse libre de ses choix, libre de ses déplacements. Le permis gratuit, c’est pas un privilège : c’est un droit.