Transition écologique, réindustrialisation, les grands chantiers de notre temps semblent s’écrire sans la jeunesse. Pourtant, l’avenir ne peut se dessiner sans les générations qui devront y faire face.
Parce qu’ils sont les travailleurs et travailleuses de demain, l’avenir ne peut s’écrire sans les étudiants et les étudiantes. Soyons clair, les « étudiants » ne se limitent pas aux jeunes à l’université. Bien au contraire, derrière « les étudiants » , entendons l’ensemble des jeunes dans l’enseignement supérieur. Qu’ils soient effectivement à l’université, mais aussi en IUT, BTS ou dans des formations plus professionnelles.
Qu’ils et elles soient ingénieurs, soudeuses ou techniciens, manuels ou intellectuelles, toutes et tous sont essentiels. Alors, l’abrogation de toutes les plateformes de sélection est une évidence. Parcoursup et MonMaster sont des freins au développement du pays.
Nous le savons, peu d’enfants issus des classes sociales les plus précaires vont à l’université. Les plateformes de sélections, mais aussi les réformes de triage social ont leur responsabilité dans cette faible représentation. C’est une bataille que nous devons mener. Face à l’ampleur de la tâche qui nous attend, nous ne pouvons nous priver de personne.
D’abord, nous avons besoin de grands projets écologiques pour reconstruire le pays. Le réchauffement climatique est l’une des grandes préoccupations de la période. Il est temps d’engager de grands projets d’avenir, et cela passe par plus de recherches, plus de formations, plus de forces productives.
La décarbonation de l’industrie, mais aussi de l’énergie elle-même, reste l’un des grands enjeux. Un enjeu non pas de demain, mais d’aujourd’hui !
Le schéma est simple. Nous avons besoin d’investir dans notre parc nucléaire. Cela suppose donc de former des jeunes, dans tous les domaines, de donner des financements avec intelligence, en planifiant les besoins. En définitive, il faut faire confiance en la jeunesse, il faut nous faire confiance !
La démarche devrait être similaire dans toutes les filières : automobile, ferroviaire, aérospatial, et tant d’autres.
Mais nous ne pourrons nous arrêter au seul défi climatique. Dans l’histoire, la France a toujours investi dans des projets d’ampleur pour se relever. Le rail, la santé, la création d’infrastructures publiques… L’exception française se trouve aussi dans la conquête d’un service public puissant et protecteur. C’est ensemble que nous construirons la France de demain.
C’est pour cela que l’enseignement supérieur n’est pas seulement un maillon de l’émancipation individuelle. Il est aussi un maillon central de l’émancipation collective, de l’élévation du niveau de connaissance commune.
Cette ambition va à contre-courant des politiques européennes qui empêchent le développement industriel et social de notre pays, comme le développement de notre enseignement supérieur. Nous ne parviendrons pas à rattraper le retard technologique si nous restons bloqués par la règle des 3 % de déficit autorisé.
Lorsque nous demandons de l’investissement dans l’enseignement supérieur public, les universités sont mises en concurrence.
Lorsque nous disons « investissement dans l’automobile et création d’emploi pour les jeunes », des milliers d’emplois sont supprimés.
Lorsque nous disons « souveraineté et innovation énergétique », l’Allemagne continue d’exploiter ses mines de charbon et la privatisation de l’énergie avance.
Si nous reculons, notre génération n’aura aucune perspective heureuse. Les forces vives du pays se trouvent pourtant en son sein. Par la formation, c’est l’émancipation de toutes et tous et le développement du pays qui sont assurés. Il est vital d’élever la recherche au rang de service central de l’État et de la sortir des logiques de marché qui nuisent à la planification économique et sociale.