Les plus riches, les seuls taxés ? 

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Les plus riches, les seuls taxés ? 

Sur les 60 milliards d’euros que souhaite économiser le gouvernement, environ un tiers repose sur une hausse d’impôts pour les plus riches et les grandes entreprises. À partir de ce chiffre, le gouvernement prétend que seules ces catégories seront touchées par des hausses de prélèvements l’an prochain. 

Pourtant, en plus de tous subir la casse du service public annoncé, l’ensemble de la population va être attaqué au porte-monnaie via certaines mesures de ce budget. 

Une “contribution exceptionnelle” pour financer l’austérité 

“Pas beaucoup, et pas trop longtemps”. Voilà comment pourraient se résumer les hausses d’impôts qui toucheront les foyers les plus riches et les grandes entreprises. Celles réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros (440 environ) verront leur taux d’imposition augmenter via une “contribution exceptionnelle”, tandis que le gouvernement promet de raboter quelques milliards d’euros d’exonérations patronales et d’aides à l’apprentissage.

Que le grand patronat et les élus macronistes effrayés à l’idée de demander un centime de plus aux entreprises se rassurent, ces mesures ne dureront qu’ “un à deux ans” selon le ministre du Budget. 

De la même manière, l’imposition sur les grandes fortunes concernera les 65 000 contribuables les plus riches et ne durera, elle, que trois ans. Voilà donc pour les “efforts”, qui représenteront à peine un tiers des économies réalisées.

Quelques taxes qui ne s’attaquent pas au capital, et ne visent pas à réaliser des investissements, mais seulement à “amortir” une cure d’austérité, qui, elle, touchera l’ensemble de la population et dont les classes populaires paieront le prix le plus élevé. 

Des attaques en règle sur le pouvoir d’achat

Contrairement aux éléments de langage gouvernementaux, il n’y a pas que les plus fortunés qui verront leurs prélèvements augmenter. 

À travers différentes taxes, le gouvernement prévoit bien de mettre tout le monde à contribution. Ainsi en est-il de l’augmentation de la TICFE, une taxe sur l’électricité abaissée ces dernières années qui retrouvera un niveau plus élevé qu’avant les mesures d’aides, et qui risque de faire exploser le montant des factures d’énergies. Pour les ménages bénéficiant d’un tarif fixe, la note pourrait gonfler de 14%. 

Mais l’électricité n’est pas la seule énergie dont le tarif risque d’augmenter, puisqu’une augmentation de la TVA sur le fioul est, elle aussi, envisagée. Les véhicules neufs verront eux leur prix croitre par une taxe sur les émissions de CO2, qui touchera désormais la quasi-totalité du parc thermique neuf. 

Aussi, en faisant passer de 70% à 60% le taux de remboursement des consultations médicales par la Sécurité sociale, le gouvernement augmente la part de prise en charge de celles-ci par les mutuelles. Il y a donc fort à parier que les complémentaires santé vont faire répercuter cette hausse sur le prix des cotisations. Enfin, pour ceux n’en disposant pas, c’est tout simplement le prix de la consultation qui va augmenter.  

À travers ce budget viennent se dessiner des augmentations de taxes et prélèvements injustes, qui auront des conséquences particulièrement visibles dans les foyers les plus modestes. Une réalité qui vient rendre les “contributions exceptionnelles” demandées aux plus riches particulièrement anecdotiques. 


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