Depuis le début de l’année, ce sont déjà cinq personnes sans domicile fixe qui ont été retrouvées mortes dans la rue à cause du froid ; faute d’accès à un hébergement d’urgence. Selon l’INSEE, le nombre de sans-abri aurait doublé en 10 ans, passant de 142.500 personnes sans domicile fixe en 2012 à 330 000 personnes en 2022. La gravité de la situation alerte sur la nécessité de réponses politiques d’ampleur contre ce fléau.
Le gouvernement avec son “plan grand froid” est largement au-dessous de ce qu’impose la gravité de la situation. À Paris, ce ne sont que 250 places supplémentaires dans des hébergements d’urgence qui ont été ouvertes. Laisser des personnes dormir dans la rue devient un choix politique du gouvernement.
Le sénateur communiste de Paris Ian Brossat a déposé une proposition de loi demandant que la possibilité de réquisitionner des logements vides pour héberger des sans-abris ne soit plus de la seule compétence du préfet, mais qu’elle soit aussi octroyée aux maires. Une proposition défendue par le sénateur comme étant plus efficace “car aujourd’hui, beaucoup des maires qui demandent des réquisitions ne les obtiennent pas des préfets”.
La part croissante d’exilés parmi les SDF alimente le mépris et l’inaction subis par les personnes sans-abris. Les débats lors de la loi immigration l’ont illustré avec la fameuse – et fumeuse – théorie de “ l’appel d’air ” de l’extrême droite, reprise par la droite et par le gouvernement pour justifier la réforme. Selon cette théorie, ce serait en dégradant significativement les conditions d’accueil en France que nous réglerons les problématiques liées à l’immigration.
Selon Ian Brossat, les méthodes mises en place par le gouvernement participent à une “stratégie de déshumanisation des personnes à la rue et de criminalisation de la pauvreté”. Des réponses existent pour loger les personnes sans-abris, la possibilité de réquisitionner des logements vides par les maires en est une, mais le courage politique et l’humanité manquent.