Sur TF1, Emmanuel Macron choisit le déclin pour l’industrie française

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Sur TF1, Emmanuel Macron choisit le déclin pour l’industrie française


Hier soir, le président de la République était l’invité de “l’Émission exceptionnelle” sur TF1. Il a, entre autres, été confronté à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Un sujet est resté au cœur de l’échange entre le président de la République et la dirigeante du syndicat : la survie de l’industrie nationale. Au même titre que Vencorex, le cas du groupe sidérurgique ArcelorMittal a fait figure de cas d’école. Emmanuel Macron est clair : « Non, je ne nationaliserai pas ArcelorMittal. »

Le spectre de la “concurrence déloyale”

Le président analyse la crise de l’industrie française comme étant intimement liée à la crise du prix de l’énergie. Une crise qui entraîne une baisse logique de la compétitivité. Ce constat lucide n’a pour autant pas entraîné de remise en cause du marché européen de l’énergie.

Le second critère de la baisse de compétitivité serait un spectre… Une ombre maléfique qui plane au-dessus des intérêts européens. Une concurrence qui serait déloyale, décrite comme un antagoniste mortel contre lequel lutter. Si vous avez pensé aux États-Unis et à leur guerre commerciale engagée contre le monde, c’est raté : il s’agissait bien, pour le chef de l’État, de « la concurrence asiatique ».

Face à cette concurrence, la seule solution envisagée par Emmanuel Macron pour sauver l’industrie française a été de proposer de nouvelles surtaxes douanières sur les produits chinois et indiens.

Le marché comme dogme

Ce n’est pas faute, pour Sophie Binet, d’avoir insisté. Une seule solution pour sauver les emplois et la filière sidérurgique française, hautement stratégique : la nationalisation d’ArcelorMittal.

Or, pour Emmanuel Macron, stratégique ou non, la question n’est pas là. « Je n’ai pas de dogme sur la nationalisation », a-t-il déclaré. Pourtant, alors que tous les indicateurs semblent pointer la nationalisation comme seule sortie de crise évidente pour préserver les emplois, les savoir-faire et tout le tissu industriel nourri par cette production, il reste inflexible.

Un encadrement du marché à l’efficacité toute relative est préféré à une réelle planification de la production. L’acier est un élément crucial des chaînes de production. Le choix de son abandon provoquerait la perte de tout le tissu industriel et technologique qui en découle.

Le choix du déclin


En Asie, c’est bien la longue lutte pour la maîtrise des chaînons industriels fondamentaux qui a permis à la Chine, tant redoutée, d’atteindre un tel avantage comparatif. Face au déclin de l’appareil de production français, Emmanuel Macron opère en direct le choix inverse en acceptant de laisser tomber ce secteur stratégique.

Le chef de l’État s’est illustré sur TF1 par un religieux attachement à un libéralisme définitivement bien dogmatique.


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