Réforme des retraites : le 1er mai promet une démonstration de force

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Réforme des retraites : le 1er mai promet une démonstration de force

Quatre mois se sont écoulés depuis le début de la mobilisation contre la mortifère réforme des retraites. Quatre mois de mobilisations massives, de manifestations historiques dépassant les millions de manifestants dans tout le pays, de grèves, de blocages et d’initiatives en tout genre. 

La jeunesse dans son ensemble s’est de plus en plus mobilisée, au sein des établissements scolaires, des universités, des entreprises. Sa présence dans les cortèges n’a cessé de croître, atteignant les 500 000 jeunes battant le pavé. Bref, le plus grand mouvement social depuis des décennies. 

En réponse, le gouvernement a offert quatre mois de déni démocratique, quatre mois de mépris, quatre mois de violences… Face à cette mobilisation historique et à un rejet majoritaire de la réforme (plus de 70 % des Français y sont opposés dont plus de 90 % des actifs), le gouvernement a employé l’article 49 alinéa 3 pour court-circuiter l’Assemblée nationale au sein de laquelle il se savait, là aussi, minoritaire. 

Ainsi la Première ministre et son gouvernement ont cru couper l’herbe sous le pied du mouvement social qui, sous le coup de la promulgation, se serait écroulé et aurait laissé l’exécutif passer à une autre « séquence ». Il n’en a rien été. 

Aucun essoufflement à l’horizon

Dans les instants qui ont suivi, des manifestations spontanées se sont organisées partout en France et l’Intersyndicale a organisé la journée de mobilisation du 13 avril qui a prouvé que le mouvement ne s’essoufflera pas tant que la réforme ne sera pas retirée. 

Depuis la promulgation de la loi, et ce malgré son allocution télévisée, le président et le gouvernement sont reclus. Ils ne peuvent pas sortir sans que la colère populaire ne se manifeste. Ils essaient tant bien que mal de passer à autre chose, de mettre en œuvre de nouveaux chantiers, d’appeler les syndicats autour de la table pour négocier sur des questions de pénibilité sans toutefois ne rien lâcher sur le nerf de la guerre : le vol de deux ans de nos vies. 

Mais rien n’y fait. L’opinion est toujours autant défavorable à la réforme, au président et à son action. Le mouvement social est toujours majoritairement soutenu et l’Intersyndicale, plus unie que jamais, nous invite à une nouvelle date de mobilisation qui s’annonce d’or et déjà historique et lourdement symbolique : le 1er mai.

Un 1er mai international

Le 1er mai n’est pas un jour comme les autres. C’est la journée internationale des travailleurs, où partout dans le monde, la classe travailleuse lutte pour le progrès social et la démocratie. 

La journée de mobilisation du 1er mai fut établie comme journée internationale de lutte en 1889 par la Deuxième Internationale réunie à Paris pour le centenaire de la Révolution française, en écho à la décision de la Fédération américaine du Travail de faire du 1er mai 1890 une journée nationale de manifestation pour la journée de huit heures, afin de porter universellement ce combat emblématique du mouvement ouvrier.

C’est ainsi que le 1er mai 1890, fut célébré, dans la majorité des pays industrialisés, la première journée internationale de lutte des travailleurs. La date du 1er mai s’ancre définitivement dans la tradition du mouvement ouvrier après le drame du 1er mai 1891 lorsque dans le Nord, à Fourmies, la maréchaussée ouvre le feu sur les manifestants causant la mort de dix personnes, dont deux enfants.

Le 1er mai 2023 s’articule complètement dans la tradition revendicative de plus d’un siècle de cette journée de mobilisation. 

Comme en 1890, nous combattons pour la réduction du temps de travail et pour la dignité humaine, et comme en 1890 lorsque le prolétariat du monde entier regardait et soutenait la lutte des travailleurs américains pour la journée de huit heures, les masses du monde nous regardent et nous soutiennent en 2023 comme en attestent les messages de solidarité qui nous parviennent des quatre coins de la planète. Des syndicalistes indiens, australiens, des communistes mexicains, portugais et espagnols, de toute l’Afrique, ou, plus proche de nous, du Parti du Travail de Belgique. 

Comme en 1890, les masses du monde nous font porter leur espoir, car elles savent que si nous gagnons, c’est également à l’international que cette lutte paiera. 


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