Avec la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, Macron semble avoir décidé de prendre un virage historique en écrasant ce que l’on appelait la “démocratie” – dont la définition devrait être revue rapidement. Un virage qui nous ramène droit dans les années quatre-vingt où les tendances étaient douteuses et les choix politiques encore plus.
La tradition, c’est tellement plus confortable
Dans une ère où le progressisme est au rendez-vous, Macron a choisi un homme qui a bâti sa carrière sur des décisions, disons peu avant-gardistes. Opposé à des lois mémorielles et progressistes comme la loi Gayssot de 1990 qui visait à combattre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, notre cher Barnier a brillé par son conservatisme flamboyant. Une telle opposition était sans doute une façon de préserver une tradition bien de son camp : celle de ne pas trop évoluer.
Comment ignorer la santé publique avec Panache
Barnier n’a jamais été un pionnier du changement. Lorsque la loi Evin était votée pour réguler le tabagisme et l’alcoolisme, Barnier, dans un élan de liberté individuelle, a voté contre.
Pour rappel : “Au début de la décennie 1990, 110 000 personnes meurent chaque année prématurément d’une consommation excessive de tabac ou d’alcool. On estime la consommation annuelle de tabac à un volume d’environ 100 000 tonnes et, avec presque douze litres d’alcool consommés par an et par personne, la France détient la première place parmi les pays de l’UE. Mais alors, pourquoi voter contre ?
Droits des travailleurs : un concept trop flou
Lorsqu’il s’agit des droits des travailleurs, Barnier a également prouvé qu’il pouvait être constant dans ses idées, loin de défendre les salariés injustement licenciés pour leur activité syndicale : en 1981, il vote contre leur réintégration. Et ce n’est pas tout : il vote aussi contre le droit de grève dans le service public des médias. Il semblerait que pour le nouveau Premier ministre, certains droits fondamentaux soient aussi démodés que ses idées. Le travail, oui ! Mais à condition qu’il reste loin de toute revendication sociale.
Les femmes et leur corps : une affaire d’hommes
Et pour couronner le tout, Barnier s’est illustré dans le domaine de l’avortement. En 1979 et en 1982, il a posé son veto contre la facilitation de l’IVG, gardant la France dans une ligne admirablement rétrograde. Après tout, qui mieux que Michel Barnier pour décider de ce qui est le mieux pour les femmes ?
En bonus, voici la trop longue liste des votes foireux de notre nouveau premier ministre :
- POUR la réduction du temps de grossesse durant lequel une femme peut faire une IVG.
- POUR interdire aux mutuelles de rembourser l’IVG.
- CONTRE l’idée que toute femme ait le droit de demander aux médecins l’interruption de sa grossesse sans avoir à se justifier par une situation de détresse.
- CONTRE le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale.
Un pas en avant, deux pas en arrière
Alors que Michel Barnier prend les rênes du gouvernement, on peut s’attendre à ce que le pays fasse un bond en arrière. Mais regardons le bon côté des choses : avec un tel Premier ministre, le pays ne risque pas d’être déstabilisé par des concepts aussi radicaux que le progrès ou l’égalité.
Chapeau, Monsieur le Premier ministre, pour votre constance et votre fidélité à des principes d’un autre âge. La France a toujours eu un faible pour les antiquités. Un sourire énigmatique, une posture fière, et un formidable talent pour rester immobile alors que tout autour évolue.