Une “IA au service de l’humanité”. C’est ce qu’a répété avec tant de ferveur Emmanuel Macron, lors du discours de clôture de son “Sommet pour l’action sur l’IA”. On aurait aimé y croire…
Une “IA au service de l’humanité”. Cela pourrait être le cas si le développement de la recherche en informatique visait à l’amélioration des conditions de vie et de travail. Ou si la production matérielle reprenait place, au moins partiellement, en France, et en Europe.
Que M. Macron cesse d’entretenir des illusions : sans recherche publique et sans industrie, les investissements privés et étrangers qu’il vante tant ne serviront qu’à faire croître les taux de profit d’entreprises étrangères, sans bénéfices pour les salariés et la population.
À croire que Macron a oublié les mesures des différents gouvernements qui se sont succédé sous ses mandats. Il brandit l’IA comme “une formidable révolution technologique et scientifique […] au service du progrès”. Et cela, alors que 1,2 milliard viennent d’être retirés au budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, mettant à mal, par exemple, tout progrès dans le développement d’énergies renouvelables.
Il argue “l’effort sans précédent” de réindustrialisation de la France, sans jamais avancer de chiffre. Pourtant, les chiffres sont là, et ils sont très clairs. En 2024, il y a eu plus de fermetures d’usines que d’ouvertures en France. 26 300 emplois étaient menacés et les usines ne tournaient qu’à 73,9 % de leurs capacités.
Soyons honnêtes : développer l’IA sans application concrète, ça ne sert à rien. Devenir un grand leader de la tech et laisser son industrie s’expatrier à l’autre bout du monde, c’est juste faire le profit des investisseurs privés. Nous sommes donc bien loin du service rendu à l’humanité.
Une recherche qui répond aux besoins de l’humanité ne se fait pas à coups de cagnottes remplies par des financeurs privés qui ne pensent qu’à leurs profits. Une recherche qui répond aux besoins de l’humanité ne se fera que par une planification de nos besoins, la recherche publique de solutions aux défis de notre temps et une réelle réindustrialisation, créatrice d’emplois et garantissant la souveraineté de notre pays et de notre génération.
