Pas enthousiastes, les Français ? C’est ce que montrent tous les derniers sondages sur le rapport de la population aux Jeux olympiques et paralympiques de cet été. Les Jeux arrivent en fait à un moment où on n’a pas vraiment le cœur à la fête.
Des tensions sociales grandissent à l’approche de l’événement sur divers sujets : transports, logement, droit du travail, tarifs, etc. Ces crises existaient avant les Jeux et continueront après, mais la tenue de la compétition dans un contexte social de plus en plus inégalitaire les met en lumière.
Pourtant, les promesses initiales avaient de quoi séduire : de nouvelles lignes et stations de métro, le recours à des sites existants, deux nouveaux équipements sportifs utiles à leur territoire, un village olympique reconvertible en logements sociaux, un accès gratuit à certaines épreuves et à la cérémonie d’ouverture, une charte sociale pour les conditions de travail… Qu’en est-il finalement ?
Plusieurs années de galère dans les transports publics
En pleine privatisation et ouverture à la concurrence, le réseau de transports publics craque. Et les livraisons tant attendues des lignes 15, 16 et 17 du métro ne sont pas à l’heure.
Les problèmes se sont enchaînés depuis la dernière pandémie : baisse de la fréquentation, diminution de la fréquence des trains, manque de recrutements, hausse des coûts de l’énergie, augmentation des tarifs de l’abonnement et des tickets.
Les Franciliens paient plus cher un service dégradé. S’ajoutent à cette galère quotidienne, une hausse exceptionnelle des tarifs pendant la période des Jeux et la menace d’une sur-saturation complète du réseau. Difficile à avaler.
Réquisition des logements étudiants
Avant même la fin des cours et des examens, des chambres destinées au logement étudiant sont réquisitionnées. Pourtant, le faible nombre de logements consacré aux étudiants est déjà proprement scandaleux.
En pleine crise du logement, alors que des milliers de chambres et appartements sont retirés du marché de la location par les propriétaires, et alors que le gouvernement a le pire bilan de production de nouveaux logements, ce symbole ne peut qu’indigner les jeunes.
Des engagements bafoués sur les conditions de travail
Malgré la signature d’une charte sociale signée par les organisations syndicales et patronales en 2018, le gouvernement a trahi ses engagements en multipliant les dérogations au droit du travail pendant les Jeux.
Cette offensive contre les salariés a conduit la Confédération générale du Travail à déposer un préavis de grève sur toute la période.
Après la réforme des retraites, la réforme de l’assurance chômage et dans un contexte d’inflation, les travailleurs les plus précaires sont lésés et ne risquent pas de se préoccuper d’une quelconque « trêve sociale ».
Certainement, passé les Jeux, la crise des transports, du logement, du pouvoir d’achat ou encore les inégalités sociales seront toujours là. En attendant, l’indifférence du peuple de France vis-à-vis des Jeux répond à l’indifférence du gouvernement sur ces questions.