Parmi les temps forts annoncés pour cette nouvelle année, figurent les élections européennes. Si la campagne promet d’être riche — tant les sujets ne manquent pas – elle sera aussi l’occasion de mesurer l’intérêt qu’y portent les Français.
Riches débats, peu d’intérêt
La guerre et la paix, l’inflation et l’énergie, la place de l’UE dans les rapports de force et les coopérations mondiales ; tant de sujets qui vont probablement être mis sur la table.
De riches débats en prévision donc, mais un désintérêt annoncé. Ce scrutin reste peu courtisé par les Français, singulièrement par les jeunes. Si une forme « d’attachement » — reste à éclaircir ce que recouvre ce terme — semble persister, les Français la trouvait inefficace pour 65 % d’entre eux en 2020, selon l’Eurobaromètre.
Inefficace certes, mais aussi contre-productive pour beaucoup. Lorsque la « coopération » promise devient le théâtre de moult délocalisations internes au territoire européen, lorsque les recommandations annuelles du Conseil européen portent sur la réduction des dépenses publiques des États-membres, le bât blesse.
C’est le paradoxe de ce scrutin. Adulé par les adeptes d’une Europe agrandie, dont les prérogatives seraient élargies, et boudé par les premiers à en faire les frais.
Des vieilles recettes, mais quelques nouvelles têtes
Toutefois, le 9 juin prochain, les Français seront appelés aux urnes. C’est dans ce paysage que des candidats sont d’ores et déjà déclarés.
À l’extrême-droite, pas de surprise. Bardella et Maréchal-Lepen mèneront campagne sur leurs thèmes habituels ; entre vision ethnique de ce qu’est le continent européen et défense mal-habillée d’une concurrence entre les peuples. Rien de nouveau sous le soleil, donc.
À droite comme au centre, pas de certitudes concernant les candidats, mais la certitude d’un discours toujours plus dogmatique, fait d’austérité, « d’intégration européenne » et de « souveraineté européenne ». Quelques « surprises » tout de même, à l’instar de la campagne annoncée par Willy Schraen, patron de la Fédération française de chasse et proche d’E. Macron, qui souhaite ressusciter le vieux clivage politique entre ruraux et urbains.
À gauche, les divergences historiques sur le sujet tendent à s’accentuer. Néanmoins, de nouvelles têtes émergent à l’image de Léon Deffontaines, tête de liste PCF. Sa campagne promet d’être forte, portant un discours ferme sur les questions industrielles, sur les ravages des politiques européennes en matière de dépenses publiques et sur l’exigence du respect des souverainetés nationales et populaires.