En utilisant l’arme atomique contre les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, les Américains ont montré au monde l’ampleur des destructions que pouvait provoquer cette arme.
Entre 68 et 140 000 morts à Hiroshima et entre 35 et 80 000 morts à Nagasaki, des survivants gravement irradiés et des cas de cancers plus fréquents que la moyenne chez leurs descendants.
En pleine guerre froide, les États-Unis et l’URSS ont développé un arsenal nucléaire capable de provoquer ni plus ni moins que la fin de l’humanité. Si les arsenaux nucléaires des grandes puissances se sont sensiblement réduits depuis la fin de la guerre froide, la menace reste bien réelle.
Les tensions et les conflits inter impérialistes qui secouent le monde actuel, que ce soit en Ukraine, à Taïwan, à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne ou encore les tensions entre l’Iran et Israël, remettent à l’ordre du jour le risque de guerre nucléaire. Pour cette raison, le Mouvement jeunes communistes de France a décidé de faire campagne pour le désarmement nucléaire.
« L’équilibre de la terreur »
L’arme nucléaire est souvent présentée comme la garantie de la paix mondiale. « L’équilibre de la terreur » permettrait d’empêcher les conflits ouverts entre grandes puissances. C’est cet équilibre qui aurait permis d’éviter que la guerre froide ne dégénère en troisième guerre mondiale.
Certes, lors des crises de Cuba, et de Berlin, c’est certainement l’arme nucléaire qui a rendu impossible tout affrontement direct entre Soviétiques et Américains. Elle ne leur a toutefois pas empêché de s’affronter indirectement via leurs alliés interposés. L’arme atomique n’a pas empêché les deux millions de morts de la guerre de Corée, les 1,5 million de morts de la guerre du Vietnam et les 500 000 à deux millions de morts de la première guerre d’Afghanistan, sans parler des multiples conflits en Amérique du Sud et en Afrique.
Le second problème posé par cette idée de la paix obtenue par « l’équilibre de la terreur » c’est la fragilité de cet équilibre. Nous sommes en réalité souvent passés à peu de choses de la catastrophe.
Lors des crises de Cuba et de Berlin bien sûr, mais aussi pendant la guerre de Corée. En effet, le 9 décembre 1950, lorsque la Chine intervient en Corée, pour sauver l’armée de Kim Il Sung en déroute, le général Mac Arthur a proposé au président Truman de créer une « ceinture radioactive » à la frontière sino-coréenne. Le président américain a finalement repoussé cette idée et le front coréen a fini par se stabiliser. Mais il est impossible de savoir si le président américain n’aurait pas de nouveau changé d’avis si les troupes nord-coréennes avaient réussi à pousser plus au Sud.
De nombreux incidents
Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983, le monde est là encore passé à deux doigts de la catastrophe, lorsque Stanislav Petrov, officier soviétique dans une base d’information satellite reçut un rapport lui indiquant une attaque nucléaire américaine. C’est uniquement parce que cet officier a refusé de suivre la procédure que les Soviétiques n’ont pas riposté.
Par la suite, un diagnostic des systèmes soviétiques mit en cause le logiciel embarqué par les satellites, qui a fait une interprétation erronée de la réflexion des rayons du soleil sur les nuages, confondue avec le dégagement d’énergie au décollage de missiles
On peut également parler des accidents d’engin nucléaire, comme l’accident de vol au large de Palomares en Espagne où les Américains ont perdu une bombe chargée en uranium sur les côtes espagnoles.
La situation actuelle mérite donc de se pencher sérieusement sur l’interdiction des armes nucléaires. On l’a dit, les tensions entre grandes puissances s’exacerbent. Les États-Unis sont sur le déclin et de nouveaux acteurs contestent leur hégémonie. Les Russes quant à eux veulent reconstituer leur sphère d’influence, quitte à bafouer la souveraineté des peuples.
Menaces actuelles
Depuis l’annexion des quatre régions ukrainiennes occupées par l’armée russe, Poutine laisse planer le doute sur la possibilité d’une frappe nucléaire contre les pays de l’OTAN. Le président tchétchène l’a par ailleurs encouragé à utiliser des « armes nucléaires de faible intensité ». Le président Biden est soupçonné de sénilité au vu de son comportement lors de ses apparitions publiques. En Europe, la présidente de la Commission Ursula Von-der-Leyen ou encore des personnalités comme Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot ne cessent de pousser à l’affrontement direct avec les Russes, sans tenir compte des conséquences. Enfin, nous avons un président ukrainien qui n’a pas hésité à bombarder une centrale nucléaire pour en chasser les troupes russes qui l’occupaient.
Si aucun pays n’a véritablement intérêt au déclenchement d’une guerre atomique, tous ont intérêt à menacer leurs adversaires de se servir de l’arme nucléaire pour obtenir des concessions. Il suffit que l’une des deux parties aille trop loin dans ces provocations pour que les conséquences soient incalculables. Les grandes puissances impérialistes jouent actuellement un jeu dangereux qui nous fait courir un risque terrible.
La menace d’une guerre nucléaire est donc bien réelle. Elle l’est peut-être plus que par le passé, tant le manque de sang froid de certains dirigeants est fort. Il est urgent de reconstruire un mouvement pacifiste international capable de contrecarrer les plans des différentes puissances impérialistes et d’imposer l’interdiction de ces armes nucléaires qui menacent l’humanité.
La France pourrait être à l’initiative sur le plan international d’un processus de sortie des armes nucléaires. La première étape pour ça est de ratifier le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et de geler la modernisation des armes nucléaires.