« Nous exigeons l’interdiction absolue de l’arme atomique, arme d’épouvante et d’extermination massive des populations (…) Nous considérons que le gouvernement qui, le premier, utiliserait, contre n’importe quel pays, l’arme atomique, commettrait un crime contre l’humanité et serait à traiter comme criminel de guerre » déclarait l’appel de Stockholm dès 1950.
Frédéric Joliot-Curie, éminent chimiste et premier signataire de l’appel, fut révoqué de ses fonctions de haut-commissaire à l’Énergie atomique (CEA) pour son engagement pacifiste et communiste. La France se lançait ensuite dans la course à l’armement nucléaire, malgré l’appel rassemblant 15 millions de signatures en France et 500 millions dans le monde.
La lutte pour le désarmement nucléaire fut longue, mais, ponctuée de mobilisations populaires massives, elle ne fut pas sans résultats.
Non-prolifération
Proposée par les pays non-alignés, la résolution 1653 (XVI) de l’Organisation des Nations unies sur l’interdiction de l’emploi des armes nucléaires rappelle que l’usage d’armes de destruction massive est illégal depuis la déclaration de Saint-Pétersbourg de 1868, la déclaration de la conférence de Bruxelles de 1874, les conventions des conférences de la paix de La Haye en 1899 et 1907, et le protocole de Genève de 1925.
Cette résolution pose que « tout État qui emploie des armes nucléaires et thermonucléaires doit être considéré comme violant la charte des Nations unies, agissant au mépris des droits de l’humanité, comme commettant des crimes contre l’humanité et la civilisation ».
En rappelant que l’emploi de l’arme nucléaire est un crime, la résolution vient poser la question de la préparation de ce crime que représentent la production et la possession d’un armement atomique.
En 1968, les négociations sur le désarmement se concluent par la signature du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Parallèlement, le Traité de Tlatelolco fait de l’Amérique latine et des Caraïbes une zone exempte d’armes nucléaires. Depuis, le nombre de têtes nucléaires a été réduit de 80 000 à 13 000.
Un traité d’interdiction des essais nucléaires est ratifié en 1996. Selon le gouvernement, la France est le « seul État doté d’armes nucléaires à avoir fermé et démantelé son centre d’expérimentation nucléaire », suite à l’annonce de l’arrêt des essais nucléaires.
Après des essais dans les années 1960 à 1980, les stocks de bombes à neutrons sont détruits, en France et même aux États-Unis. Ces bombes à neutrons pouvaient tuer les civils en préservant les infrastructures.
Vers l’interdiction absolue
D’autres avancées majeures sur le recul des armes de destruction massive ont lieu en 1972 avec la Convention sur l’interdiction des armes biologiques. Puis, en 1993 avec la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, un des plus grands succès en matière de désarmement.
Plus récemment, le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté en 2017 et entré en vigueur en 2021, va plus loin. Il reprend les acquis sur la production, les essais, les transferts et l’emploi d’armes nucléaires, et il ajoute l’engagement à ne pas les stocker, ne pas les déployer et à ne pas menacer de les utiliser. En date du 6 août 2022, 86 États ont signé le traité et 66 l’ont ratifié.
Aujourd’hui, les pays détenteurs de l’arme atomique n’ont toujours pas signé ce traité et menacent même régulièrement, en pleine guerre en Ukraine, d’y recourir.
Une campagne militante internationale est engagée pour que tous les États ratifient le TIAN, qui est déclinée en France notamment par le Mouvement des jeunes communistes avec sa pétition.