Certains jours sont plus longs que d’autres. L’attente de la confirmation d’un accord à gauche, qui permette le rassemblement le plus large et le plus populaire, y a participé pour ce 13 juin. Pour nous accompagner dans la patience, la droite et ses alliés ont tenu à nous servir quelques amuse-gueules, présents au menu du jour.
Bellamy, président par intérim des Républicains par intérim
L’histoire aurait pu mieux se terminer. En excluant leur propre président, Les Républicains avaient affiché la volonté de tracer une ligne rouge entre eux et l’extrême droite. À peine destitué, Ciotti veut poursuivre l’aventure, et a tenu à s’asseoir à nouveau dans son fauteuil pour orchestrer un joli flop de communication. On a appris dans la journée que ses tractations avaient commencé non pas auprès du RN, mais du parti présidentiel, sans succès. Les Républicains avaient donc toutes les clés en main pour assumer une position républicaine, tout en dégageant un responsable décidément peu fiable. C’était sans compter sur le nouveau président par intérim, l’eurodéputé et tête de liste aux européennes François-Xavier Bellamy. Dans une interview à Europe 1, il a précisé qu’en cas de second tour front populaire/RN, il voterait “bien sûr” pour le RN. Pas vraiment une surprise, mais un renoncement grave : où est passé l’héritage gaulliste, celui de Chirac et de Tapie ?
Fronts dégarnis à droite, front populaire en force à gauche
Ciotti désavoué, Maréchal expulsée… Tandis que les conflits à droite tournent au mauvais sketch, la volonté d’union à gauche semble se confirmer. Les différents responsables affichent un regard sceptique devant les questions des journalistes, avides d’un casting précis pour le gouvernement à venir. Avec raison : le Front populaire, dynamique collective, ne répond pas à une logique d’individu au pouvoir, mais à un accord de fond. La gauche semble donc avoir appris de ses erreurs de 2022. À ce jour, le dernier sondage donne le Front populaire à 28 %, soit deux points derrière le RN. La dynamique est en route, les circonscriptions réparties, les troupes prêtes, la victoire à portée de main. Au combat !
Révolution permanente et Lutte Ouvrière : le découragement impopulaire
À gauche, l’appel à la constitution du Front populaire n’a pas fait que des heureux. Quelques instants après les annonces des responsables des partis de gauche, Nathalie Arthaud, secrétaire de Lutte Ouvrière, a commencé à tweeter. Sa principale cible : le Front populaire, considéré comme illusoire et mensonger. De son côté, Anasse Kazib, leader de Révolution permanente, a annoncé sa candidature en Seine-Saint-Denis. N’ont-ils pas mieux à faire, alors que le RN est aux portes de Matignon, que de décourager et de diviser la gauche ? Révolutionnaires de pacotille : si le RN devait arriver au pouvoir, vous en seriez complices.
