Les 100 jours pour noyer le poisson

publié le dans
Les 100 jours pour noyer le poisson

Elisabeth Borne s’est exprimée aujourd’hui pour défendre le mandat d’Emmanuel Macron, mais aussi présenter la feuille de route des fameux 100 jours pour apaiser la France. 

Les ministres, semble-t-il, ne vont pas chômer d’ici le 14 juillet ! Travail, école, sécurité, écologie… Tout y passe ! Tout, sauf la loi immigration, trop clivante aux yeux du gouvernement. 

Parce qu’au-delà de réformer, il s’agit avant tout pour le gouvernement de tourner la page des retraites. L’exécutif a d’ailleurs déjà commencé entre l’annonce sur le permis de conduire et la revalorisation du salaire des professeurs. 

Les paroles de la ministre se veulent réconciliatrices : l’urgence est de reconstruire une ou des majorités. Appelant à « une main tendue aux bonnes volontés », le plan des 100 jours semble pourtant bien ambitieux pour un pays où le gouvernement est autant contesté. 

Dans le lot des annonces, quelques-unes d’entre elles font quand même tiquer.

Comme celle du fameux France Travail qui est brandit par le gouvernement depuis quelques semaines comme la solution de lutte contre le chômage. Le mot d’ordre reste celui du plein emploi et du retour à l’emploi pour les bénéficiaires du RSA. Silence radio sur les modalités. La suite en juin. 

La grande transformation de l’école est en marche , paraît-il. Ici aussi, les annonces nous font particulièrement froncer les sourcils… Revalorisation oui, mais derrière, les professeur·e·s seront appelés à en faire plus. D’une part, avec un nouveau système de soutien en français et en mathématique. D’autre part, à cause de la solution miracle du ministère pour le remplacement des professeur·e·s absent·e·s. Oui, car lorsque la professeure de mathématique sera absente, on demandera à celui de philo ou de science de la remplacer. 

Cette solution ressemble plutôt à une impasse lorsque les syndicats d’enseignant·e·s demandent des embauches et de meilleures conditions de travail. 

« Ce que nous disons, nous le faisons », disait la ministre. La suite de la mobilisation sociale risque de contrarier quelque peu le programme. 


Édition hebdomadaire