Le PCF propose son contre-budget

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Le PCF propose son contre-budget

Le 23 octobre, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a présenté le contre-budget 2025 des communistes. Un exercice qui permet de donner à voir une alternative communiste, concrète et radicale au budget d’austérité du gouvernement Barnier. 

Changer de logique 

Présenté au siège du PCF à Paris, ce contre-budget propose de “changer de logique” en sortant d’un faux débat entre “politique de l’offre” ou “politique de la demande”. Il s’agit, pour les communistes, de s’appuyer sur les travailleuses et travailleurs et la valeur produite par ceux-là pour financer le développement du pays. 

Dès les premières minutes, Fabien Roussel l’affirme : “il faut appuyer la demande et transformer l’offre”. Côté “offre”, la logique est la suivante : “les dépenses d’aujourd’hui font les recettes de demain”. Le PCF propose donc des investissements massifs dans la fonction publique et dans la transition écologique des entreprises afin de produire une “croissance saine”. L’objectif de cela ? La création de 3 millions d’emplois à l’horizon 2030 dans la fonction publique et l’industrie. 

Un développement de l’offre, mais surtout une “transformation” de celle-ci, donc, dans le sens opposé de ce qu’en entendent les libéraux : création d’emplois, développement des services publics et de l’industrie. Le plan anticipe ainsi une hausse de 28% du PIB pour 2030, soit 372 milliards d’euros supplémentaires, permettant de revenir au fameux “équilibre budgétaire”. Pas question, donc, de faire payer par des économies dans les services publics le retour à l’équilibre. Pas question non plus de se cantonner à un simple appel social démocrate à “taxer les riches”. Fabien Roussel insiste : “il faut mettre la main sur le capital et le secteur bancaire pour réorienter la production”. 

En finir avec l’injustice fiscale

Mais, côté “demande”, les communistes ont aussi des propositions. D’abord, le parti propose la suppression progressive de la CSG, remplacée par une réforme du financement de la protection sociale. Les communistes proposent aussi une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et sur l’énergie afin de redonner de l’air aux ménages les plus modestes, qui payent le prix le plus fort de cet impôt injuste. 

Pour rétablir la “justice fiscale, le plan propose la mise en place d’une cotisation sociale sur les revenus financiers des banques, assurances et entreprises à hauteur de 10% pour faire rentrer 60 milliards d’euros supplémentaires dans les caisses de l’État. Une somme à laquelle il faut ajouter les 20 milliards prévus par la mise en place d’un “ISF social et climatique”, ainsi que 15 milliards liés à une réforme de la fiscalité des entreprises plus justes.

En présentant le plan des communistes, Fabien Roussel a fait la démonstration qu’il existait une alternative entre la folie austéritaire des libéraux et la réponse keynesienne des sociaux démocrates. C’est en effet en revenant aux enjeux de production, de rapport de force avec le capital, que les communistes comptent financer leur plan. Une perspective qui ne saurait se contenter de nouveaux impôts, et qui implique une transformation profonde des modes de production et la mise en dynamique des travailleuses et des travailleurs.


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