Jeudi 24 février, la Fédération de Russie a lancé une intervention militaire d’envergure en Ukraine, condamnée et sanctionnée par de nombreux pays.
Les combats s’intensifient en Ukraine et dans la capitale, à Kiev. Cela fait suite à la percée des troupes russes dans la région de Kiev depuis la Biélorussie, et la prise du contrôle de Tchernobyl. L’armée ukrainienne tente de repousser une offensive sur la capitale, où les habitants s’entassent dans les stations de métro et dans des abris souterrains pour se protéger des bombardements. De violents combats ont également lieu à Kharkiv, deuxième ville du pays. Lundi 21 février, Vladimir Poutine a reconnu en direct à la télévision russe l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Ces deux territoires séparatistes majoritairement russophones du Donbass ont un statut spécial depuis les accords de Minsk de 2015. Dans la nuit même du 21 au 22 février, les chars et l’infanterie russes se sont déployés dans la région orientale de l’Ukraine. C’est pourtant l’ensemble du territoire ukrainien que cible la Russie. Les troupes russes ont attaqué simultanément le sol ukrainien depuis Lougansk à l’est, la Crimée au sud et la Biélorussie au nord. Vladimir Poutine a appelé au renversement du pouvoir pro-européen en place de Volodymyr Zelensky. Paradoxalement, le président russe a cependant proposé des pourparlers à l’Ukraine.
La grande majorité de la communauté internationale désapprouve l’offensive russe en Ukraine. De nombreuses voix s’élèvent également en Russie contre la guerre. Des milliers de manifestants ont été arrêtés dans les rues de Moscou, Saint-Pétersbourg et d’autres grandes villes russes. Pour soutenir l’armée ukrainienne, les États-Unis ont annoncé une aide de 350 millions de dollars. De nombreux pays européens dont la France et l’Allemagne ont fait le choix d’envoyer des armes au pouvoir de Kiev. La présence des forces de l’OTAN s’est également renforcée dans la région. Emmanuel Macron a notamment annoncé le déploiement de nouvelles troupes en Roumanie, en première ligne au sud de l’Ukraine. L’Union européenne a quant à elle choisi de sanctionner économiquement la Russie. La Commission européenne a exclu plusieurs banques russes du système Swift, pièce essentielle de la finance internationale. Les Occidentaux craignent cependant les ripostes économiques russes. C’est notamment le cas de certains pays européens dépendants du gaz, du pétrole ou des céréales russes.
À la source du conflit, la contradiction entre le nationalisme de Poutine et le mouvement Euromaidan qui demandait l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne en 2014. Celui-ci a fait tomber le président Ianoukovitch. Les troubles ont conduit à l’annexion de la Crimée par la Russie. Puis à un conflit armé entre des forces séparatistes au Donbass et le pouvoir ukrainien. Après l’obtention d’un cessez-le-feu en 2015, c’est la candidature de l’Ukraine à l’OTAN qui a relancé l’escalade des tensions entre la Russie et les Occidentaux. Sa zone d’influence s’étend progressivement aux frontières de la Russie depuis la fin des années 1990. Ce que la Fédération de Russie observe comme une menace.
« Président Poutine, au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie ! » a exhorté Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies.