Le gouvernement vient d’annoncer une réduction drastique du budget alloué au FSER, le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique. Une décision qui menace sérieusement les radios associatives en France.
De Lorient à Rodez en passant par Tours, l’inquiétude grandit quant à la coupe de 30 % de ce fonds, essentiel pour la survie de ces médias indépendants.
Un coup fatal pour les radios de proximité
Créé en 1982, le FSER a toujours été un outil fondamental pour le développement des radios locales non commerciales. Plus de 700 radios associatives à travers le pays dépendent de ces subventions pour fonctionner. Elles jouent un rôle crucial dans l’accès à l’information de proximité, la diversité culturelle et l’expression des habitants et habitantes, souvent dans des zones rurales et délaissées par les grands médias.
Dans la Marne, la directrice de Radio Primitive déclare que cette “coupe peut mener à la mort de la structure”, c’est “une remise en cause sans précédent de l’existence des radios associatives.”, explique Hugues de Vesins, président du réseau associatif CFM Radio dans un article de la Dépêche.
Les conséquences pourraient être désastreuses si le gouvernement Barnier, avec Rachida Dati à la tête de la culture, maintient ce Projet de loi de finance 2025.
La mort programmée de ces radios représente la suppression de milliers d’emplois dans l’Hexagone. Cette mesure impactant tout particulièrement les régions rurales où ces radios jouent un rôle social et culturel important, souvent le seul média alternatif à la portée des habitants.
Derrière l’austérité, la pluralité médiatique en péril
Cette réduction s’inscrit dans une série de mesures d’austérité budgétaire visant à diminuer les dépenses publiques. Le ministère de la Culture, à l’origine de cette décision, justifie cette coupe par une nécessité de rationaliser les dépenses dans un contexte de déficits croissants. Pourtant, à la Mission Médias, Livre et Industries Culturelles, les radios locales associatives ne représentent que 4% du budget global.
Pour les associations de défense de la liberté de la presse, cette justification sonne alors comme une attaque déguisée contre la pluralité médiatique. Plusieurs organisations appellent à une mobilisation nationale contre cette coupe qu’elles jugent “injustifiable” et alertent les élus.
Dans un communiqué du 18 octobre, la radio locale tourangelle, Radio Béton, fondée en 1986, déclare que “Les économies envisagées sont une perspective catastrophique pour nos radios et pour les territoires qu’elles touchent.”
Les acteurs du secteur espèrent encore un retournement de situation. Plusieurs députés de l’opposition, ainsi que des élus locaux, se sont déjà engagés à interpeller le gouvernement sur cette décision, qu’ils qualifient de “coup porté au service public de proximité“. Une pétition, lancée en ligne, a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures.