JO Paris 2024 : quand les sportifs appellent aux dons pour financer leur préparation

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JO Paris 2024 : quand les sportifs appellent aux dons pour financer leur préparation

Alors que la France accueille en 2024 l’une des compétitions sportives les plus suivies au monde, à savoir les Jeux olympiques d’été, nombre d’athlètes ne parviennent pas à joindre les deux bouts et à vivre de leur sport. 

Certains font des appels aux dons pour financer leur préparation. 

Le sport de haut niveau sous financé

Meba-Mickael Zez est l’homme le plus rapide de France. Il court 100 m en moins de 10 secondes. Pourtant, il manque de financement pour sa préparation aux Jeux olympiques de 2024. 

En plus de ses entraînements et de sa préparation physique, il travaille à temps partiel. L’athlète reçoit bien une aide de la Fédération française d’Athlétisme, mais elle s’avère insuffisante. Ainsi, le sportif de haut niveau, qui ne peut compter sur des sponsors, doit faire des appels aux dons. 

Le cas de Meba-Mickael Zez n’est pas un cas isolé. Souvenons-nous d’Agathe Bessard, athlète en Skeleton qui avait ouvert une cagnotte en ligne pour financer sa participation aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin. 

En France, les sportifs de haut niveau ne sont pas rémunérés par leur fédération, ils ont des aides de l’État variables. Les financements sont inégaux selon les athlètes, leurs résultats et leur rémunération. Les sponsors financent des athlètes, mais ils se concentrent sur les athlètes les plus médiatisés. 

Les fédérations prennent en charge des frais liés aux Jeux olympiques, mais souvent cela ne dépasse pas le strict minimum. 

Ainsi, certains athlètes doivent financer leur propre matériel alors qu’ils sont plongés dans une grande précarité. Selon le ministère des Sports, 40 % des sportifs de haut niveau vivent avec moins de 500 € par mois. 

Une stratégie qui met en péril l’avenir sportif de la France 

Cette situation résulte de la stratégie de la France et de l’Agence nationale du sport de miser beaucoup d’argent sur un petit nombre de potentiels médaillés. 

Cette stratégie rejoint directement les propos du Président de la République qui annonçait en 2021 vouloir « identifier les disciplines et les athlètes avec le plus haut potentiel » pour y investir l’argent public nécessaire à leur préparation. 

Elle vient mettre directement les sports en concurrence entre eux et marquer une opposition entre le sport de haut niveau et le sport amateur. 

Pourtant, le sport amateur et de haut niveau sont intrinsèquement liés entre eux. Sans sport amateur, le sport de haut niveau ne peut pas exister. C’est bien parce que des sportives et des sportifs ont pu accéder à un sport, à un club qu’ils et elles sont aujourd’hui devenus des athlètes. Combien se sont inscrits en club à la suite de la diffusion des Jeux olympiques et la découverte de leur discipline jusqu’alors inconnue ? 

Les Jeux olympiques doivent permettre de populariser la diversité sportive 

Au-delà de la mise en concurrence des athlètes, à un an des Jeux olympiques d’été organisés en France, cette stratégie est plus que discutable. 

Ce n’est pas en misant beaucoup sur une poignée d’athlètes et de disciplines que la France peut espérer devenir la nation du sport la plus médaillée. Bien au contraire, c’est en finançant la préparation des athlètes français et les disciplines associées que la France peut prétendre devenir une nation sportive. 

Les Jeux olympiques de Paris ont lieu l’année prochaine. Changeons de cap en rendant la diversité sportive accessible à toutes et tous. Cela passe d’une part par un financement public des athlètes et de leurs disciplines, mais aussi par un investissement massif pour les futurs pratiquants dans les clubs sur tout le territoire. 


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