Il arrive que l’actualité politique nous rattrape plus vite que prévu. À peine remis du week-end, le début de semaine peut être rude pour les travailleurs et les équipes militantes. Aurore Bergé, nous a rappelé ses priorités antisociales. Les binationaux, Français donc, ont appris être la nouvelle cible du RN. Et en Kanaky, on procède à la déportation des contestataires de l’ordre colonial.
C’est la soupe servie ce lundi 24 juin. Bon appétit !
Aurore Bergé, craquage républicain
“Le meilleur rempart face au Front populaire, ce n’est pas le RN, c’est nous”. Cette déclaration a fait frémir la gauche sur les réseaux sociaux. Elle a le mérite de la clarté : pour l’ancienne ministre de Macron, la priorité est de faire la guerre à la gauche. On retrouve ici un échantillon d’une logique implacable, visant à adapter la rhétorique de barrage républicain contre une extrême droite antirépublicaine, à la gauche.
À grand renfort de commentaires sur une “extrême gauche” dont la principale incarnation reposerait sur des anciens cadres du PS, la macronie continue à banaliser les idées, les propos et les actes d’un RN de plus en plus décomplexé. Cette confusion politique est irresponsable : les responsables seront jugés par l’Histoire.
Les Français : cible du RN
Edwige Diaz, lieutenant-députée du RN, considère qu’il s’agit d’une mesure anecdotique. Non content de déverser son discours habituel sur les étrangers et les immigrés, Jordan Bardella s’attaque désormais à des Français, en suggérant que certains, du fait de leur double nationalité, ne devraient pas accéder à certains postes dits “stratégiques”.
De nationalité française, ce qui implique les droits et devoirs qui y sont attachés, les binationaux verraient leurs droits se réduire, du fait d’une deuxième nationalité à laquelle il est, dans bien des cas, impossible de renoncer. Mais attention : le RN prévoit, avec la rigueur et l’impartialité qu’on lui connaît, que cette mesure dépende également du pays concerné par la deuxième nationalité.
À travers cette proposition, Jordan Bardella s’entête à diviser les Français, à créer des citoyens de seconde zone. Il montre, en définitive, que toute volonté d’intégration est vaine, puisque certains Français ne seront jamais assez Français à son goût.
Une mesure anecdotique ?
Les Kanaks à l’ombre de la République
Les révoltes ont repris de plus belle en Kanaky, suite à une décision de justice d’un autre temps : sept militants indépendantistes kanaks ont été placés en détention en métropole. Ce n’était pas arrivé depuis les années 1980. Fustigeant une décision de justice coloniale et de déportation politique, l’Union calédonienne a réaffirmé que les militants concernés n’ont pas commandité d’exaction, mais simplement organisé des manifestations pacifiques contre le dégel du corps électoral.
Cette mesure, votée à l’Assemblée nationale le 14 mai par les tenants de l’impérialisme, avait déclenché la colère du peuple kanak, descendu dans la rue avant d’être victime d’une sévère répression. Pour garantir la paix sociale, le Front populaire mettra fin à la pyromanie de nos dirigeants, en abandonnant le projet de dégel du corps électoral.
