La campagne se prolonge et l’extrême droite continue à s’enfoncer. Une nouvelle mesure antisociale signée Bardella, une réécriture de l’histoire by RN et De Villepin républicain : ce sont les incontournables de ce 19 juin.
Bardella souffle le chaud et le froid
Le président du RN a dévoilé une nouvelle mesure du grand programme social porté par son parti. Face au problème que posent les passoires thermiques, une solution : plutôt que de pousser aux travaux de rénovation, il suffit de lever des interdictions liées au DPE. Le Diagnostic de Performance Énergétique permet de savoir si un logement est énergivore, notamment pour être chauffé. Les interdictions mentionnées, elles, servent à contraindre des travaux de rénovation pour s’assurer que la facture d’énergie ne grimpe pas en flèche. C’est aussi du bon sens écologique, afin d’éviter de chauffer l’air extérieur faute d’un isolement adéquat.
On a l’habitude avec le RN, mais qui est avantagé par cette mesure ? Le propriétaire. Qui est défavorisé ? Le locataire, et notamment les précaires, qui sont les premiers à habiter dans un logement avec un DPE F ou G.
Nos libérateurs
Le RN ne se contente pas de réhabiliter les passoires thermiques.
Hier, Europe 1 a été le théâtre d’un exercice de haute voltige. En présence du député RN Julien Odoul, un auditeur a travaillé à nuancer les Waffen SS. Oui, car il faut savoir qu’au sein de la branche armée du régime nazi, il y avait de bonnes personnes. Odoul, lui, n’a pas bronché.
Le même jour, Libération titre que “Le patron du RN de la Réunion ne veut pas ‘juger’ l’esclavage, un ‘mode de vie qu’on n’a pas vécu’”. Johnny Payet juge en effet qu’il faut “laisser le passé au passé”, provoquant de vives réactions à la Réunion, y compris dans son propre camp.
Ce relativisme ambiant est une alerte : c’est précisément parce que nous connaissons l’histoire que nous ne voulons pas de l’extrême droite au pouvoir.
De Villepin fait front républicain
La droite ne sait plus où donner de la tête. Elle s’embourbe et, par peur de la gauche, sème la confusion et entre dans un concours de propos réactionnaires. La macronie renvoie dos à dos le progrès social porté par le Front populaire et les régressions nationalistes du Rassemblement national. Leur chef se contredit sur le changement de genre en mairie, accentuant les dynamiques transphobes dans notre pays.
Dans ce marasme, Dominique de Villepin porte une position suffisamment rare pour être soulignée : il s’oppose au “ni-ni” affiché par les responsables de Renaissance et de LR. À ses yeux, “la priorité doit être donnée à la lutte contre le Rassemblement national (…), la véritable menace pour notre pays.”
Qu’on se le dise : ancien Premier ministre appartenant à la droite, porteur notamment du CPE, Dominique de Villepin est un adversaire politique. Mais cette leçon républicaine adressée à son camp est salutaire.
