Rassemblés devant le Conseil régional d’Île-de-France, les communistes manifestaient ce mercredi pour des transports de qualité et contre l’augmentation du passe Navigo.
En pleine réunion du Conseil d’administration d’IDF mobilités, les manifestants dénonçaient autant la baisse de fréquence des trains que la hausse du prix du Navigo.
Depuis quelques mois, les usagers de la RATP connaissent des temps d’attente de plus en plus longs, des métros systématiquement bondés. Pour cause, la diminution du nombre de trains par heure. La colère des usagers ne fait que monter.
Ainsi, la pétition lancée par le PCF a déjà recueilli plus de 25 000 signatures dans la région.
Si la mobilisation est aussi réussie, c’est qu’il était question d’une hausse de 20 % du titre de transport du quotidien.
Inacceptable pour les élus communistes qui défendent d’autres solutions budgétaires pour faire face à l’explosion des coûts de l’énergie et à la baisse du nombre de voyageurs.
Comment financer le réseau ?
L’équation budgétaire d’IDF mobilités est mise à mal par une fréquentation amoindrie depuis 2020, qui entraîne logiquement moins de recettes. Sur ce point, il est à craindre que l’augmentation des tarifs ne règle pas le problème, voire l’aggrave. Sachant que faire payer davantage les usagers ne permettra même pas de retrouver rapidement un équilibre budgétaire.
En effet, le principal levier de financement est le versement mobilité que paient les entreprises de plus de 11 salariés (50 %). Les usagers et les collectivités paient pour 38 % et 12 %. Or, c’est bien le gouvernement qui refuse d’augmenter la contribution des employeurs.
Pour sortir de l’impasse, les élus communistes proposent de trouver de nouvelles recettes notamment en majorant le taux du versement mobilité dans l’ouest de la capitale et en taxant les parkings.
Selon Céline Malaisé (PCF), « une solution qui ferait gagner 4,9 milliards € serait de suspendre le processus de privatisation. Pour privatiser les bus, IDF mobilités doit racheter des ateliers, du matériel roulant pour 4,9 M€. »
C’est aussi l’État qui ne prend pas sa part dans le financement. Pour les investissements dans les nouveaux trains, métros et bus du Grand Paris Express, l’État est attendu au tournant. C’est même assez invraisemblable qu’il se lave les mains de la question du financement des transports en commun en Île-de-France pour plus de 9 millions de Français.
Pour le moment, l’État ne s’engage qu’à une aide exceptionnelle pour 2023. Les élus communistes lui demandent au minimum de transformer les avances remboursables de la crise Covid en subventions.
Et maintenant ?
Ce matin, le Conseil d’administration d’IDFM a décidé d’une hausse de 11,8 % du Navigo, soit 98 euros supplémentaires par an pour les abonnés. Tous les autres titres de transport sont également impactés.
« Les 200 millions d’euros de l’État sont très loin de boucher le trou de 1,5 milliard du budget. Il faut une augmentation du versement mobilités de 1,5 milliard par an ! » exhorte Jacques Baudrier, élu au CA (PCF).
Il redoute une nouvelle hausse du Navigo en janvier 2024 à 130 euros si la contribution des entreprises n’est pas augmentée.
Les manifestants ne comptent pas s’arrêter là et veulent amplifier la mobilisation populaire dans les prochains jours.