En 2024, près de 85 000 lycéens n’ont reçu aucune réponse à l’issue de la première phase d’admission de Parcoursup. L’année passée, les lycéens en filière professionnelle étaient 9,3 % à n’avoir reçu que des réponses négatives contre 5 % des lycéens en filière technologique et 1 % des lycéens généraux. Les filières professionnelles sont largement discriminées par le processus de sélection de Parcoursup. Les élèves, pour la plupart issus de classes populaires, sont laissés de côté et contraints de renoncer aux études supérieures.
À la suite des phases d’admission principale et complémentaire de MonMaster en 2024, ce sont près de 28 000 étudiants qui n’avaient pas reçu de proposition d’admission. Ils ont alors été forcés de démarcher le rectorat pour tenter d’obtenir des places dans des formations souvent inadaptées.
Ces chiffres impressionnants sont le résultat des politiques de libéralisation de l’enseignement supérieur. Ce processus a grandement compromis la valeur des diplômes. Ce n’est plus l’obtention de son baccalauréat ou de sa licence qui garantit le droit à la poursuite d’études. Ce droit a été remplacé par des systèmes de sélection sociale nommés Parcoursup et MonMaster. En conséquence, nombre d’étudiants et étudiantes se trouvent, aujourd’hui, empêchés de poursuivre leur parcours alors même qu’ils et elles ont obtenu leur diplôme.
Au-delà de cette barrière structurelle, c’est aussi le sous-financement de l’enseignement supérieur qui a dégradé la capacité des établissements à ouvrir des places au sein de leurs formations. À force de coupes budgétaires à répétition, quatre universités sur cinq finissent l’année en déficit et nombre d’antennes universitaires menacent de fermer faute de moyens.
Parcoursup et MonMaster s’illustrent comme de véritables machines de tri social. Remplaçant la justice et le droit à l’enseignement par l’arbitraire, en dépit des besoins et des aspirations de la jeunesse.