Hier soir avait lieu sur TF1 le grand débat des législatives, entre Manuel Bompard pour le Front populaire, Jordan Bardella, aspirant Premier ministre, et Gabriel Attal, actuel Premier ministre et, grâce au Front populaire, bientôt en recherche d’emploi.
Impossible de résumer dans cette chronique les deux heures de ce qui restera dans l’histoire le choc des titans, l’épopée de la civilisation contre la barbarie, enfin, une bataille décisive entre le Bien et le Mal.
On se contentera donc de vous servir aujourd’hui un rappel sur la réforme des retraites et sur le pouvoir d’achat, qui a permis aux différents candidats de clarifier leurs positions sur ces sujets d’intérêt majeur pour les Français. Et, pour le dessert, une bonne nouvelle : la libération de Julian Assange.
Traîtres et retraites sont sur un plateau
Les retraites : grand sujet de l’année 2023, puisque le gouvernement Borne avait décidé de supprimer aux Français deux ans de repos après une vie de labeur. Conscients de leurs intérêts, les Français étaient près de 70 % à s’y opposer.
Dans la continuité de sa prédécesseure, Gabriel Attal a annoncé défendre cette réforme, et s’oppose donc à la majorité de la population.
Côté RN, Bardella a décidé d’innover, et d’annoncer en exclusivité qu’il voulait aller plus loin que le gouvernement, en proposant la retraite à 66 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 24 ans. Gilles Bouleau, interloqué, a souligné au candidat que cela allait plus loin que la réforme actuelle. Pirouette, tentative de rattrapage : le mal est fait. Depuis hier soir, le RN tente de rattraper la bourde de son poulain, qui aura surtout démontré l’inconsistance du parti quand il s’agit de répondre à la volonté des Français. Faut-il y voir l’influence d’Éric Ciotti ?
Seul Manuel Bompard, candidat pour le Front populaire, a répondu à cette exigence, en rappelant la mesure que prévoit le Front populaire dès son arrivée au pouvoir : abrogation de la réforme des retraites pour ramener l’âge de départ à 62 ans. Puis, d’ici à 2027, proposition de loi pour l’abaisser à 60 ans.
Les chiffres ne sont pas bons
Manuel Bompard avait ouvert le débat sur le pouvoir d’achat en rappelant l’abandon progressif par Jordan, sur les dix derniers jours, de l’ensemble des mesures de son programme prévues pour répondre à cette problématique.
Peu après, Gabriel Attal s’est également fait plaisir en montrant un écart de 5 milliards d’euros entre les propositions de Jordan Bardella et la réalité, lorsqu’il s’agit de baisser la TVA sur les produits de l’énergie.
Sur le plateau de TF1 autant que sur les bancs de l’Assemblée, la distinction entre Renaissance et le Front populaire est permanente. Mais l’occasion nous a été donnée, hier soir, de constater à nouveau la constance du RN dans son incapacité à chiffrer ses mesures, et à justifier leur efficacité pour les Français.
Bonus qui fait plaisir : Assange est libre
Après un accord passé avec la justice américaine, le fondateur de WikiLeaks est sorti libre d’une audience dans la nuit de mardi à mercredi. C’est la fin d’une bataille judiciaire de près de 14 ans, qui avait vu le lanceur d’alerte australien être emprisonné au Royaume-Uni les cinq dernières années, dans des conditions particulièrement violentes.
Il s’agit d’une victoire pour la liberté de la presse : WikiLeaks avait publié, en 2010, 750 000 documents classifiés et révélé au grand jour des crimes de guerres perpétrés par l’armée étasunienne en Afghanistan et en Irak.
Les communistes avaient fait, de longue date, de la libération de Julian Assange un combat important, d’autant plus intense que sa santé s’est dégradée à vue d’œil ces dernières années.
