C’est au matin de ce dimanche 30 juillet, en pleine ferveur estivale, que le gouvernement a choisi d’abroger par décrets la majeure partie des régimes spéciaux.
Selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt, l’enterrement de ceux-ci s’inscrirait dans l’avènement d’un « système de retraite plus équitable ». Nous attendons de voir en quoi cette uniformisation par le bas des régimes de retraite assurerait les intérêts de la classe travailleuse dans son ensemble.
La fin des régimes « pionniers »
Quatre décrets parus dans le Journal officiel ce dimanche 30 juillet ont fini de concrétiser l’abolition des régimes spéciaux, programmée par la précédente réforme des retraites.
Quatre secteurs sont touchés : celui de la régie autonome des transports parisiens (RATP), celui des industries électriques et gazières (EDF, Enedis, Engie…), celui des clercs et employés de notaires (CRPCEN) et enfin celui de la Banque de France. Rappelons que celui de la SNCF avait déjà été supprimé en 2020 suite à une refonte du statut des cheminots.
Les régimes spéciaux avaient été acquis par des décennies de luttes sociales et permettaient notamment aux travailleurs en question de cesser leur activité plus tôt, de cotiser moins longtemps.
En 1945, le Conseil national de la résistance appréhendait ces régimes spéciaux comme « pionniers », et se donna pour objectif de généraliser leurs avantages.
Le nivellement par le bas comme doxa
Mais plutôt que d’élargir les propriétés des régimes spéciaux à l’ensemble des travailleurs, le gouvernement a fait le choix libéral du nivellement par le bas : « l’équité » par la suppression de conquis.
Les régimes spéciaux seront officiellement supprimés le 1ᵉʳ septembre prochain et ne seront, dès lors, plus accessibles aux travailleurs embauchés à partir de cette date. Ceux embauchés jusqu’alors pourront continuer à bénéficier de leurs avantages, sans doute pour endiguer leur colère et éviter qu’ils ne se soulèvent…
