Juste avant l’examen de l’abrogation de la loi controversée, les organisations syndicales et de jeunesse appellent les salariés à se mobiliser le 6 juin.
Absence de vote, énième utilisation du 49.3, promulgation à la va-vite. Face à une mobilisation populaire historique, les agents du capital ont tout mis en œuvre pour déposséder les travailleur.euse. s de leurs droits à décider. Devant une classe dirigeante qui ne cherche plus à masquer ses volontés autoritaires, il est plus que jamais nécessaire de poursuivre la mobilisation contre la réforme des retraites, contre laquelle le combat n’est pas perdu.
Les libéraux inquiets pour le 8 juin
Les macronistes ont voulu enterrer les débats sitôt la loi promulguée. C’était sans compter un premier mai historique, suivi d’un nouvel appel à la mobilisation nationale le 6 juin.
Entre-temps, une proposition de loi a émergé à l’initiative du groupe parlementaire LIOT, pour abroger la réforme des retraites. Comme lors des débats des mois précédents, l’issue est incertaine, et le gouvernement est fébrile dans la perspective du vote, qui aura lieu le 8 juin.
Si la classe dirigeante est à ce point angoissée par de nouvelles discussions, c’est qu’elle n’est pas certaine de voir la réforme des retraites confirmée. Mais aussi, elle ne supporte pas de voir le sujet revenir sur la table, alors qu’elle a passé les dernières semaines à tenter de le faire oublier.
Égaux à eux-mêmes, donc, les député.e.s du groupe Renaissance se tiennent prêt.e.s à tout pour empêcher une remise en question de l’impopulaire réforme des retraites. Les éléments de langage prédisant l’inconstitutionnalité du texte du groupe LIOT sont déjà sortis, les stratégies pour faire traîner les débats en longueur et empêcher le vote déjà envisagées.
Le 6 juin, faire vivre la démocratie sociale
Prévu deux jours après la mobilisation du 6 juin appelée par l’intersyndicale, le texte d’abrogation a besoin de soutien populaire.
Le 6 juin, la population peut rappeler au Parlement, par une mobilisation massive dans la rue, que son seul rôle est de répondre aux aspirations populaires. Il s’agira donc d’être le plus nombreux possible à l’occasion de cette journée de lutte qui, dans la continuité de la mobilisation construite jusque-là, se doit d’être historique.
Si le gouvernement a tenté de faire oublier sa réforme, passée dans un coup de vent, la population française est toujours parfaitement consciente de ses effets délétères pour l’immense majorité d’entre nous, à commencer par les femmes et les salarié.e.s subissant un emploi pénible, épuisant le corps avant l’heure.
Le retrait ou l’impasse
Il est temps désormais que le gouvernement entende la colère populaire et cesse ses attaques récurrentes contre les principes démocratiques, contre la démocratie sociale, piliers de notre République.
Le gouvernement Borne, face à une mobilisation historique, a fait le choix de rester sourd, exacerbant les tensions sociales et politiques, pourtant vives jusque-là. Le choix de contester aussi fermement les alternatives existant à la réforme des retraites, telles que la proposition de loi du groupe LIOT, s’inscrit dans une logique de casse du débat.
L’immense majorité de la population française s’est exprimée contre cette réforme nauséabonde, attaquant le droit au repos après une vie au travail. Il s’agit désormais d’écouter, au risque de voir l’extrême droite s’emparer de cette colère légitime, ce qui serait un danger pour la nation tout entière, et dont les libéraux porteraient l’entière responsabilité.