La génération victoire

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La génération victoire

Une des particularités de ma génération de militants est qu’elle n’a connu que des défaites. 

Militants nés entre la fin des années 90 et aujourd’hui, nous avons connu Nicolas Sarkozy pour les plus anciens d’entre nous, François Hollande et Emmanuel Macron dans tous les cas. Que du libéralisme, que des attaques contre le travail au profit du capital, que des régressions pour les jeunes et le monde du travail, que de luttes qui n’ont pas réussi à être victorieuses. 

Et puis il y a cette mobilisation contre la réforme des retraites. 2 millions, puis presque 3 millions de personnes dans la rue. Des mobilisations historiques tant dans les grandes métropoles que dans les sous-préfectures. Des assemblées générales dans les facs, des comités de mobilisation dans les lycées, des blocus, des cortèges jeunes pleins à craquer… 100 000, puis 150 000 jeunes mobilisés qui viennent rajeunir les rues et booster le mouvement. 

Pour la première fois depuis que nous militons, la victoire est à portée de main. 

Le gouvernement et la majorité tremblent, hésitent, ne savent plus comment défendre la réforme. Les programmateurs sur les plateaux télé peinent à trouver des macronistes pour venir faire accepter l’inacceptable.  

Nous n’avons que trop connu les batailles qui n’ont pas abouti, les manifestations à répétition sans victoire, les puissantes grèves méprisées par les gouvernements successifs qui se suivent et se ressemblent. Nous n’avons pas vu les manifestations contre le CPE en 2005, nous n’avons pas participé aux luttes qui ont permis les conquêtes sociales du siècle précédent, nous n’avons jamais vu de gauche populaire victorieuse. 

Nous ne sommes pas nostalgiques d’une époque que nous n’avons pas connue. Au contraire, nous sommes résolument tournés vers l’avenir avec détermination !

Contre la réforme des retraites, ma génération connaîtra sa première victoire. Elle marquera les esprits et servira de modèle pour aller arracher des conquêtes sociales dès le lendemain du retrait du texte. Faisons grandir nos cortèges, nos réunions, nos comités de mobilisation. Restons ouverts et déterminés, notre première victoire nous tend les bras !


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